Hrant DINK
le 21 janvier 2014
Le 19 janvier 2014, à l’initiative de l’association NAZARPEK Jeunesse HENTCHAKIAN, une soirée à été organisée pour la commémoration de la mort de Hrant DINK, regroupant trois intervenants et plus de soixante-dix participants, dans les locaux du Centre de Jeunesse Arménien (CJA) à Alfortville.
Le journaliste arménien Hrant DINK à été lâchement assassiné le 19 janvier 2007, en plein jour à Istanbul, devant les locaux du journal bilingue Agos, dont il a été le fondateur, le directeur et le chroniqueur en Chef. Tout au long de sa vie, Hrant DINK a œuvré afin de bâtir des ponts entre la société civile turque et les arméniens, pour ouvrir la porte à un dialogue arméno-turc sur des sujets de société les plus graves.
« Il a mené un travail acharné pour lever notamment la question du tabou du génocide des Arméniens. Et il a réussi. Oui! Il a réussi. Mais il a payé très cher le prix de sa réussite. Il a payé de sa vie! C’est la raison pour laquelle, notre association NAZARPEK Jeunesse HENTCHAKIAN, met en œuvre chaque année un dispositif afin de commémorer son assassinat et sa disparition, mais aussi pour perpétrer sa mémoire, pour porter le flambeau qu’il nous a laissé, pour continuer son travail et consolider les ponts du dialogue arméno-turc… qu’il a commencé à bâtir. »
Ainsi, la rencontre avec Harout Gobelian - rédacteur de Nor Haratch, Vilma Kouyoumdjian - journaliste indépendante, et Anjel Dikme – écrivain, avait pour but de partager la mémoire et le combat de Hrant DINK et aborder plus largement l’actualité de la Turquie et ses conséquences pour la communauté arménienne dans son ensemble.
Pendant leurs interventions, ils ont notamment rappelé que Hrant DINK avait la ferme ambition de faire avancer le processus de démocratisation de la Turquie par la Turquie elle-même, c’est-à-dire de l’intérieur.
Grâce à son action et à son travail, aujourd’hui, en Turquie, dans les médias de masse comme à la télévision, on parle plus ouvertement du génocide des arméniens et on le fait en utilisant les bons termes.
Mais en parallèle, et de manière systématique, les autorités turques emprisonnent les journalistes et les poussent à démissionner ou à s’exiler pour une seule et unique raison : empêcher la société civile turque, qui commence à s’informer et à s'éveiller, de suivre le chemin que Hrant DINK a tracé. Sept années sont passées depuis son assassinat. Le procès à repris le 17 septembre 2013 devant la 14ème chambre du Tribunal d’Istanbul, une chambre spécialisée dans les délits et les crimes lourds. Mais les vrais commanditaires de ce meurtre restent toujours dans l’ombre et en liberté.
Il a également été rappelé la situation des Arméniens en Turquie, qui vivent « libre » tant qu’ils n’essayent pas de revendiquer leur identité ou d’apprendre leur histoire.
NAZARPEK Jeunesse HENTCHAKIAN tient particulièrement à remercier Harout Gobelian, Vilma Kouyoumdjian et Anjel Dikme pour leurs interventions de qualité et leurs analyses aussi pertinentes que complètes, ainsi que les participants pour leurs réactions et leurs commentaires.
Cette soirée commémorative s’est achevée sur un dernier mot : « La jeunesse arménienne est avant tout portée par l’espoir. Hrant DINK est plus qu’un symbole, il a prouvé que rien n’est impossible »