Discours de Nazarpek Jeunesse HENTCHAKIAN à Clamart

le 29 avril 2012

Une fois de plus nous sommes réunis, pour commémorer nos martyrs, qui, 97 années après sont toujours sans sépulture. Notre devoir de deuil n’est pas encore achevé.

Il y a 97 ans, le turc, manipulé par ses religieux, exploité par ses leaders, rempli de haine et de xénophobie, a chassé la population arménienne de ses terres, a démoli et a détruit les biens arméniens, a sali, a violé, a décapité, a pendu, a tué.

Il y a 97 ans, le turc, soutenu par l’état major allemand, dont le rôle n’est plus à démontrer, a commis un crime contre l’humanité.

Il y a 97 ans, s’organisait et s’exécutait le PREMIER GENOCIDE DU 20ème SIECLE. HAYOTS TSEGHASBANOUTIOUN@.

97 ans après le Génocide, nous, ici, devant ce Khatchkar, comme il y a quelques jours à Paris ou en province, comme partout dans le monde, nous envoyons un signal au turc pour lui rappeler que SA SOLUTION FINALE réservée à la population arménienne n’a pas aboutie. NOUS SOMMES LA. “GANK, BIDI LINENK ou TER SHADANANK”. ET NOUS RESTERONS LA.

Notre colère ne cesse d’augmenter. Notre détermination est infaillible. Nous sommes les descendants de ces génocidés et c’est de notre devoir de REVENDIQUER. Nous revendiquons nos droits et nous exigeons des réparations. Tant que l’état turc se définira comme l’héritier de l’Empire Ottoman et des Jeunes Turcs, il est et restera redevable envers les rescapés de la population arménienne qu’il a anéanti.

Il est le seul responsable des exactions. Il est le seul responsable de la spoliation des biens. Il est le seul responsable d’ethnocide. Il est COUPABLE du GENOCIDE. Il est coupable de NEGATION. Il est coupable de POLITIQUE NEGATIONNISTE.

Mais POURQUOI ?

Pour occuper les Provinces Arméniennes. Pour occuper les TERRES ARMENIENNES.

Et POURQUOI ?

Pour s’ouvrir, avec une frontière unique vers l’Est, vers les populations turcophones d’Asie Centrale. Pour réaliser le rêve PANTURKISTE, qui réclamait un territoire commun pour ces cousins turcs. D’Adriatique aux Murailles de Chine prêchaient les idéologues. Un peuple, une langue, un pays scandait les militants.

Le Génocide a été exécuté pour conquérir le territoire. La réalité du Génocide est in négociable. Le Génocide est nié pour éviter les dommages et les intérêts. Le turc nie pour empêcher la tenue des tribunaux et pour échapper aux condamnations. La politique négationniste de l’Etat Turc s’appuie sur sa politique étrangère, son ordre intérieur et ses ressources et richesses.

Grâce aux sommes accordées, il constitue des commissions, il prépare des groupes de travail, et il missionne des hommes politiques pour expliquer et transmettre la « version » turque de l’histoire.

La machine négationniste est en marche. Hommes Politiques, Hommes d’Affaires, ou Universitaires sont appliqués dans la stratégie de négation du Génocide des Arméniens pour semer le trouble dans les esprits des décideurs européens, en faisant appel à la corruption au cas échéant.

La politique étrangère turque s’immisce dans les affaires intérieures d’états souverains. La politique intérieure turque opprime les libertés en tout genre, opposées aux thèses officielles. Oppression, emprisonnement, exil et élimination si nécessaires, sont des pratiques courantes en Turquie.

Comment le tolérer ?

En France, ces derniers mois ont été riches en rebondissements.

Le Parlement Français a voté en octobre 2010 une loi pénalisant la négation du génocide des Arméniens. En janvier 2012 le Sénat Français a voté la loi.

ON A CRIE VICTOIRE.

L’un ne l’a pas promulguée. L’autre ne l’a pas accusé. Et on s’est retrouvé au Conseil Constitutionnel.

La pression de la diplomatie turque était présente. Dans très peu de temps 142 élus auront signé le recours et la loi deviendra ANTI-CONSTITUTIONNELLE.

A qui la faute?

A la politique turque et à son lobby? Qui dans une réaction éclair a déniché des hommes politiques très facilement influençables. Le lobby turc a convaincu, le lobby turc a promis, et le lobby turc a menti. Le lobby turc a réussi.

A qui la Faute?

Aux hommes politiques? Qui à un moment donné, ou peut-être toujours, ont considéré les accords et les contrats économiques plus importants qu’un Génocide et sa négation. Qui, peut-être volontairement, se sont laissés prendre au jeu, ont cru aux promesses du turc, se sont éloignés de leurs principes et ont voté.

A qui la Faute?

Le turc a menti : le français s’est fait avoir. Le français a voté par sa conscience : le turc a promis des mensonges. Le turc a signé : le français l’a cru.

Il est de notre devoir de nous rapprocher de nos amis, et de leur fournir les documents et les faits nécessaires, pour qu’eux à leur tour se rapprochent de leurs amis pour les informer, pour les avertir des pièges et expliquer le danger qui se cache derrière la négation d’un crime contre l’humanité, tel qu’un Génocide.

Les dernières évolutions ont montré que nous avons encore un long chemin à parcourir avant de pouvoir exercer une pression sur telle ou telle décision. Seul un travail commun et concerté de la communauté et de la diaspora peut aboutir à la Victoire Finale : la reconnaissance du génocide par la Turquie.

Shnorhagaloutioun.
Merci.

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