Communiqué - Evènements du 1er mars 2008

le 01 mars 2010

Communiqué - Evènements du 1er mars 2008

Deux ans après les évènements tragiques qui ont suivi les élections présidentielles de février 2008 en Arménie, nous rendons hommage aux 10 victimes des affrontements entre civils et forces de l’ordre. Nous pensons à leur famille.

C'est à la suite d'une campagne présidentielle inéquitable et d'élections truquées qu'une vague de contestation exceptionnelle, dépassant le seul soutien au candidat Levon Ter Petrossian, a pris la forme de rassemblements place de l’Opéra. L’évacuation musclée des manifestants le matin du 1 er mars suivie d’un rassemblement massif et spontané devant l’ambassade de France a débouché le soir même sur une répression dans le sang, faisant officiellement 10 morts, dont 8 parmi les civils.

L’usage disproportionné de la force par les autorités contre les manifestants (matraquage, tirs d’armes à feu à hauteur d’homme…) ainsi que l’implication de l’armée sont des questions troublantes qui ne sont toujours pas clarifiées ni résolues, tandis qu’il n’existe aucun élément impliquant les manifestants dans la mort des 2 représentants des forces de l’ordre. A ce jour, aucune enquête impartiale n’a établi la responsabilité des 10 morts, ce qui hypothèque une amélioration de la vie politique interne en Arménie.

Nous nous félicitons de l’amnistie générale décrétée par l’Assemblée Nationale des opposants arrêtés massivement et dont les procès fantasques avaient abouti in fine à la détention de prisonniers politiques.

Cependant nous regrettons :

  • qu’une quinzaine de partisans de l’opposition demeurent enfermés, y compris Nikol Pashinian, rédacteur en chef de Haykakan Jamanak et pour lequel le bureau de l’Ombudsman en Arménie préconise l’amnistie et dont le cas est suivi de près par l’APCE et les autres organes compétents du Conseil de l’Europe – et Sasun Mikaelian, héros de la guerre du Karabagh qui souffre de graves problèmes de santé,
  • que les droits de rassemblement en Arménie restent limités,
  • que seulement 4 policiers ont été condamnés à ce jour comparé aux quelques 200 enquêtes internes qui ont été menées sur les actions des forces de l’ordre le 1er et le 2 mars 2008,
  • que le climat politique intérieur n’ait en réalité que très peu progressé : les dernières élections partielles dans la circonscription 10 d’Erevan et les municipales ont été entachées d’irrégularités, les journalistes continuent à se faire agresser, les hommes d’affaires proches de l’opposition continuent à se faire harceler, la chaîne de télévision A1+ n’a toujours pas le droit d’émettre...

Dans un contexte de normalisation difficile et incertaine entre l’Arménie et la Turquie nous enjoignons Serj Sarkissian à faire preuve de responsabilité et à assainir réellement le climat politique interne. Il en va de sa crédibilité, de la cohésion de la nation Arménienne et de notre avenir.

Paris, le 1er mars 2010

Parti Social Démocrate HENTCHAKIAN
Comité Exécutif
France

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